Parfois Schmitt singe Sartre. Chaque propos s'en retrouve symboliquement signifiant. Chaque avancée du récit opère une dialectique mûrement réfléchie. Au final, on ne sait plus très bien si on lit un roman ou une dissertation philosophique déguisée en roman. Mais ne soyons pas féroces. Après tout, le roman à thèse est un genre honorable et Éric-Emmanuel Schmitt est un des derniers à agir pour sa survivance. Denis Gombert Présentation de l'éditeur
Parce qu’il se sent médiocre et inexistant, un jeune homme va se suicider quand un artiste mégalomane suspend son geste. Il lui propose d’acheter son âme et son corps pour en faire une sculpture vivante, sublime ou monstrueuse, et une marchandise planétaire. Le désespéré accepte le pacte et l’opération, se laisse déshumaniser, et exposer aux yeux des foules, sous le nom d’Adam-bis. Mais peut-il abdiquer entièrement son humanité ? Grâce à l’amour d’une jeune-femme, « l’œuvre d’art » tente alors de sortir de l’emprise de son créateur et de retrouver sa conscience perdue. Cette fable excentrique, inquiétante et comique nous entraîne dans un monde rongé par le narcissisme, le culte du simulacre et de l’apparence, le totalitarisme de l’image : le nôtre.